Projeté à la Géode (parc de la Villette, Paris) depuis octobre dernier quelques semaines seulement après sa sortie aux USA, Jerusalem est sans doute la plus belle production IMAX qu’il m’ait été donnée de voir ces dernières années. Après des films quelque peu frustrants comme Hubble, qui proposait finalement peu d’IMAX pour beaucoup de plans tournés au camescope salement upscalés, ou Arctique au montage frénétique pas très agréable, Jerusalem est une excellente surprise pour qui voudrait retrouver le plaisir simple d’un documentaire sur écran géant.
Jerusalem nous emmène au cœur de la ville sainte, où cohabitent trois grandes religions : Judaïsme, Islam et Christianisme, qui nous sont présentées tour à tour à travers l’œil de trois jeunes filles exposant leurs familles et leurs coutumes, à l’aide de mises en scène documentaires et d’interviews. Le film s’attarde notamment sur le mur des Lamentations et le dôme du Rocher, monuments célèbres dans le monde entier et offre une reconstitution du Temple de Jérusalem. Les Juifs glissent des prières dans leur mur saint, les Arabes fêtent le Ramadan dans les rues, envahies par des fanfares et des groupes enfants avec des lampions (ce qui en fait une fête à mi-chemin entre la féria de Nîmes et l’Halloween États-Uniens), et les Chrétiens effectuent leur chemin de Croix sur la Via Dolorosa (ce qui m’a tout de suite rappelé la rocambolesque visite de Jacques Chirac au même endroit, en 1996 <3).
Les images sont superbes. L’équipe du film a reçu l’autorisation de survoler la ville, ce qui n’était pas arrivé depuis vingt ans. Jerusalem nous transporte au dessus des monuments , au fond des ruelles, au plus près du mur des Lamentations et offre également des time-lapses du plus bel effet. Des plans longs qui flattent la rétine et ravirons les amateurs.
Techniquement le film a été tourné en IMAX (3D ?) et en numérique 3D à l’aide de caméras RED Epic (capteur 5K) et Sony F65 (capteur 8K, images 4K), notamment installées sur Steadicam au milieu de la foule, ainsi qu’à l’aide de reflex numériques (montés sur les équipements 3D) pour les time-lapes. Le résultat est tout à fait satisfaisant et si la diffusion numérique sur écrans géants n’est encore qu’une vaste blague, côté tournage le matériel existant est convainquant. De quoi espérer que l’IMAX revienne un peu à la mode… Pour mon plus grand plaisir le film comporte également très peu d’images de synthèse. La seule chose que je lui reprocherai est de figurer les interviews en 16:9, que je suppose tournées avec une caméra moins performante, alors qu’une RED Epic et une projection plein écran auraient été plus classes. Ça reste anecdotique, il fallait bien lui trouver un défaut.
La Géode diffuse bien entendu Jerusalem en 2D et traduit en Français. Je conclurai en signalant que la version originale est narrée par le classieux Benedict Cumberbatch, révélé par la série Sherlock. Il sera intéressant de se le procurer en Blu-Ray le moment venu pour en profiter, mais sa sortie n’est pas prévue avant plusieurs années. En attendant la salle OMNIMAX de la Géode reste un lieu saint pour les amateurs de grandes images et l’endroit idéal pour visionner ce superbe documentaire que vous ne verrez d’ailleurs nulle part ailleurs en France.
Quelques liens :
La fiche du film sur le site de la Géode.
La page facebook du film, avec énormément de photos du tournage publiées au jour le jour par le réalisateur.
Le site officiel (en anglais).
La page du film chez IMAX.