Je commence à avoir ma petite réputation sur les Internets dites-moi. Grâce à Twitter, je me fais offrir à manger et on me reconnait dans la rue. Mais ça c’est déjà de l’histoire ancienne, c’était il y a 10 jours. Le plus intéressant est à venir : ce week-end un mystérieux inconnu m’a contacté par e-mail pour me communiquer une info exclusive en exclusivité qui buzze en live : Big Fernand va lancer un réseau social.
C’est concept…
Big Fernand vous connaissez. En 2012 alors que la mode des « food trucks » battait son plein, tout le monde essayant (parfois avec beaucoup de succès) de surfer sur le succès du Camion qui fume, trois entrepreneurs décident au contraire de s’installer en fixe dans un petit local proche du Grand Rex. Ils axent leur communication sur la franchouillardise, ici on ne mange pas des hamburgers mais des « hamburgés », le port de la moustache est recommandé, les chemises sont à carreaux et tout le monde s’appelle « l’ami ». Les hamburgers hamburgés sont délicieux et le bouche à oreille forcément excellent. On teste Big Fernand, on aime Big Fernand, et on souhaite y amener ses amis.
Moi-même, je prend un malin plaisir à souhaiter être présent pour chaque première bouchée de chacun de mes amis, tel John Hammond dans Jurassic Park assistant à la naissance de chaque bébé dinosaure.
Bref Big Fernand est déjà social. Et présent sur Facebook. Et très actif sur Twitter. Mais s’en remettre à des multinationales américaines n’est jamais très rassurant pour l’avenir. Tout dernièrement par exemple, Facebook a décidé de ne plus afficher le nombre de partages sur les statuts des pages. Les entreprises contrôlent de moins en moins ce qu’elles publient sur Facebook. Sans prévenir. C’est peut-être un bug passager. On ne sait pas ! Difficile d’animer à l’aveugle sans moyen de savoir si les gens y sont sensibles où pas. Faire revenir les clients sur une plateforme que l’ont maitrise a de nombreux avantages. Et si j’en crois ce qu’on vient de me faire parvenir, Big Fernand va frapper très fort.
…mais pas encore design
Attention, note de service, précautions d’usage, tout ça : les images qui suivent sont issues d’une version en développement, extrêmement peu avancée, de la version mobile du service. L’intérêt ce sont les fonctions présentes dans l’application, pas le graphisme, inexistant.
Le réseau social de Big Fernand, appelons-le Fernandbook (c’est comme ça qu’on me l’a présenté, je ne sais pas si je devrais en parler, j’espère qu’ils ont déjà déposé le nom) se veux simple mais original. Il s’orientera pour commencer sur 2 fonctions, une de base et une à valeur ajoutée : le cercle d’amis et la gestion de votre épargne bancaire. Non ne partez pas, c’est sérieux et génial.
Copains comme bacon
Le cercle d’amis pour commencer : Fernandbook permettra tout simplement d’ajouter ses amis (manuellement où depuis Facebook) pour tenir facilement le compte de nos visites à l’atelier. C’est tout con mais je trouve ça génial : à titre personnel je commence à avoir du mal à me souvenir de qui j’ai déjà emmené chez Big Fernand. Il y a quinze jours je me suis retrouvé comme un con à croire qu’un ami n’y avait jamais goûté. Imaginez mon malaise quand il m’a répondu « si, et c’était avec toi ». HASHTAG MALAISE ! À l’inverse certains amis vont chez Big Fernand sans me le dire, quand ils feront un check-in sur l’application je pourrai le savoir et les rayer de ma vie plus rapidement.
Une photo vaut mille mots, alors observons cette première capture d’écran que l’on m’a envoyé :
Les bases sont là. Un compteur de repas partagés avec votre ami, bien sûr. La base de la base. Il sera facile à l’aide de cette application de mettre vos amis en concurrence pour qu’ils sortent avec vous. Ils devraient même être tentés de vous offrir le repas, ce que l’application facilite également, j’y reviendrai.
À l’opposé, le rappel du hamburgé favori (bonjour la faute d’orthographe, bravo le stagiaire) de chacun de vos amis vous permettra de leur faire de bien belles surprises. Un petit mémo ne fait jamais de mal, c’est bien trouvé. Éventuellement je verrais bien un lien direct vers Tok Tok Tok, le service de livraison à domicile, pour leur envoyer un hamburgé d’un clic. Si ce n’est dans les tuyaux, je leur en glisserais deux mots quand l’app sera dispo.
La notation par étoiles fait un peu pute, mais c’est là encore un bon moyen de savoir qui inviter à déjeuner : un algorithme vous suggérera qui inviter, en fonction du temps depuis lequel vous ne vous êtes pas vus, de sa facilité à payer votre part, de bien d’autres paramètres encore et donc bien entendu de votre affinité générale via cette note sur 5 (ou 10, s’ils incorporent des demi étoiles).
Le fin du fin de la base de la base, c’est le bouton « Inviter » qui d’un clic envoie un e-mail à votre ami, + notification dans l’app s’il la possède aussi, + fichiers de calendriers pour Google et iOS pour s’ajouter directement dans leurs agendas (à la Capitaine Train).
Vous vous demandez ce que signifie la ligne « Balance commerciale » ? C’est lié à la fonction comptable de l’application, encore une fois, j’y reviendrai.
Quand Tonton Fernand rencontre Tata Fernande
Finissons-en avec la gestion des amis. Big Fernand c’est tellement bon que c’est aussi un super bon plan pour y emmener une jolie fille. Un hamburgé vaut tous les plans drague de la planète, j’en sais quelque chose. Big Fernand est devenu le passage obligé de tout premier (où second, maximum) rendez-vous galant réussi. Les créateurs du Bartholomé y ont pensé et la gestion des amis se divise en réalité en deux parties. Quelles sont les différences suffisamment notoires entre un ami de 30 ans et une future conquête qui justifient une telle séparation ? Je n’aurais pas trouvé tout seul, et je dois reconnaitre que ça frôle le génie. Photo :
Si Facebook risque de tanguer légèrement, les actionnaires de Meetic et autres Adopte un Mec peuvent commencer à revendre leurs actions : Fernandbook reprend clairement le flambeau et ne laissera que des miettes aux vieux cons du secteur. Mixer site de rencontre et nourriture, quelle idée formidable !
On peut donc inviter nos amoureuses/amoureux en un clic et affiner notre avis sur des critères classiques de ce genre de services. Mais faites glisser l’écran et la vraie beauté de l’œuvre se révèle :
Le plus important pour un amoureux des hamburgés, c’est que sa passion soit partagée. Terminé la confusion entre vos conquêtes, vous pourrez maintenant facilement faire le tri entre les souillons et les vraies amatrices du gras qu’est la vie.
Je trouve cette partie de l’app très juste. Je ne m’imagine pas sortir avec une fille qui ne se lave pas les mains avant de manger. Franchement, si elle ne se les lave pas à ce moment là, elle ne se les lavera jamais ! de même, Big Fernand c’est délicieux et on se jette sur nos plateaux mais il faut apprendre à manger un hamburgé sans faire couler la sauce. Tout est question d’éducation. De savoir vivre. Un bémol toutefois : je suis plus circonspect sur la fonction « Bon goût » : tout est bon chez Big Fernand, donc à moins que votre conquête ne décide de composer elle-même un hamburgé très mal équilibré, je ne vois pas ce qui pourrait pousser à basculer l’interrupteur du côté obscur. Bon, sauf si elle semble végétarienne comme sur cet exemple. Disons que je comprend l’idée, ça se défend. L’amour du gras se conjugue mal avec le végétarisme.
Quoi qu’il en soit, si vous ne souhaitez plus revoir cette personne, Fernandbook, grand seigneur, vous propose d’aider un proche dans le besoin. Personne ne restera seul, tout le monde à droit à l’amour, merci Fernandbook !
Les bons comptes font les bons amis
Ce qui m’amène sans transition à la seconde fonction de l’application : la gestion financière. Robert Tripoux aurait adoré. On a vu cette référence à une « Balance commerciale » assez mystérieuse tout à l’heure. À quoi correspond la somme à côté ? C’est juste génial vous allez voir. On m’a déjà invité chez Big Fernand, pour une bêtise vous le savez : on a toujours une bonne raison d’aller chez Big Fernand. Et Fernandbook facile encore les choses. L’application permettra de tenir les comptes de ce que vous devez à vos amis, et de ce qu’ils vous doivent :
Fernandbook calcule instantanément qui doit combien et à qui, et vous propose même de convertir cette somme en unité dégustable chez Big Fernand. Votre hamburgé (ou dessert, ou formule, …) préféré est à choisir dans les paramètres de l’application.
Cette fonction utilise intelligemment les notifications. Dans cet exemple, dès que William vous devra 2 euros de plus, une notification viendra vous signaler qu’il vous doit l’équivalent d’un Bartholomé. Dans le même temps, le dit William recevra un e-mail lui signalant qu’il peut régler sa dette en vous payant un Bartholomé. Si vous activez la géolocalisation sur vos terminaux, Fernandbook vous suggèrera aussi d’aller manger un Bartholomé dès que vous vous rencontrerez. L’intégration est totale.
Vous l’aurez compris je suis surexcité à l’idée d’utiliser cette application totalement géniale et me demande quand elle sortira. J’aimerai savoir où en est le développement mais pour l’instant je n’ai pas réussi à en savoir plus. Gageons que cet article va faire bouger les choses et obliger Big Fernand à communiquer officiellement dans très peu de temps. Laissons les sites médias s’emparer du scoop et ça ne sera plus qu’une question de jours avant que l’on sache enfin tout de Fernandbook. Et vous pourrez être fiers : vous l’aurez lu ici en premier.
« À l’inverse certains amis vont chez Big Fernand sans me le dire, quand ils feront un check-in sur l’application je pourrai le savoir et les rayer de ma vie plus rapidement. »
Mais mais, comment ça se fait que je suis pas encore rayée de ta vie et bloquée de partout sur tes Internets ?
Tu as du y aller avant que je ne te connaisse. Donc je t’ai acceptée en connaissance de cause.
Sinon le stagiaire de chez Big Fernand qui utilise Photoshop pour ses maquettes d’appli, au lieu de Illustrator, c’est PAS TRES PROFESSIONNEL !
À leur décharge ce doit être l’œuvre du stagiaire d’un développeur externe. Sinon ça n’aurait même pas filtré. Ils sont trop pro pour ça.