Que disais-je à propos du premier Maze Runner ? Qu’il était bourré d’incohérences et n’avait aucune personnalité. Je vous invite à relire toute la première partie de mon article à son sujet : on peut la copier/coller à propos de la suite. Le fait d’avoir gardé le même réalisateur y est sans doute déjà pour beaucoup.
Résumé : en s’échappant du mystérieux labyrinthe du premier épisode, les héros adolescents découvrent que l’humanité est ravagée par un virus transformant tout le monde en zombies, mais qu’eux ont la chance extraordinaire d’être naturellement immunisés. Ex rats de laboratoires pour une organisation nommée « Wicked », ils sont sauvés par un groupe para-millitaire. Mais très vite, les intentions de ces mercenaires ne semblent plus si sympathiques. Nos jeunes héros n’ont pas de chance : dernier espoir de l’humanité, tout le monde veut leur peau. Enfin surtout leur sang.
Le changement dans la continuité
Mais il y a quand même du changement. Et dans le bon sens. Le précédent film se terminait par une sacrée surprise, le labyrinthe s’ouvrant sur les prémices d’une histoire de zombies et de virus mutant. J’espérais alors que la suite embrasse cette voie à pleine bouche et, bonne nouvelle, c’est le cas.
On a des zombies, des hangars en métal et des couloirs en béton pleins de néons. C’est cool. C’est joli. C’est plaisant. Mais c’est tout.
La continuité dans le changement
À côté de ça, le scénario et les dialogues restent totalement imbitables.
Les réactions des personnages sont souvent d’une débilité sans nom. Certes ce sont des adolescents, mais quand même. Un point m’a, tel le Jean-Francois Coppé des salles obscures, profondément choqué : on capte à des dizaines de kilomètres les retournements de situation. Ça partait d’une bonne idée : dans ce monde livré à lui-même, chaque groupe de personnes que l’on croise cherche à survivre. Ils se battent pour eux, il n’y a plus de place pour la pitié. Chaque groupe que les héros vont rencontrer va les trahir. C’est tout à fait logique dans cette dystopie dévastée. C’est l’évidence même (et bien des films oublient ce détail). Mais ici aucun de nos héros ne le comprend. Rencontre après rencontre, ils se font trahir mais continuent de faire confiance aveuglément. C’est juste hallucinant. Notamment, imaginez : vous avez 7 ans, votre chien s’est échappé de l’appartement. Vous allez sonner aux portes des voisins quand l’un d’eux, l’air patibulaire, vous dit « oui, il est *possible* que j’ai vu ton chien entrer chez moi. Mais si tu veux aller vérifier, tu dois boire cette bouteille d’eau de javel. C’est la règle, elle vaut pour tout le monde. » Là, même à 7 ans vous réalisez que votre chien n’aurait pas accepté de boire de l’eau de javel pour entrer dans cet appartement où il n’avait aucune raison d’aller. Il se passe la même chose dans le film. « Non la réponse à ta quête n’est pas ici mais tes amis qui recherchaient la même chose sont quand *peut-être* même rentrés en buvant ma bouteille mystérieuse et tu dois faire pareil pour les rejoindre. » En toute logique, probablement que le mec ment. En toute évidence c’est un piège. Mais le héros accepte le deal. Et bien figurez-vous que non, il ne ment pas, mais, oui, c’est un piège. C’est finalement le seul moment de lucidité du héros : il a deviné que ses amis seraient aussi cons que lui.
Les dialogues sont toujours aussi ridicules. Certes ce sont des adolescents, mais quand même. Des dialogues naïfs pour exprimer des idées naïves, à la longue c’est éprouvant pour le spectateur.
Aidé par des ellipses vulgaires, le design du désert qu’est la Terre brûlée semble changer quand la caméra ne le regarde pas. Ce n’est pourtant pas une arène d’Hunger Games. Nos ados se couchent en plein désert, face aux montagnes, et quand ils se réveillent un immense hangar est apparu entre eux et les rochers. WHAT THE FUUUUUUCK ???
Ils ont marché pendant des heures, un jour entier même, pour quitter la ville et se retrouver dans ce hangar, au plus prêt de ces montagnes. Pourtant, en empruntant quelques sous-terrains ils se retrouveront rapidement dans la (une autre ?) ville. WHAT. THE. FUCK PUTAIN !
Et par dessus le marché, aucune situation n’est originale. Aucune scène n’est marquante. Oui il y a des couloirs en béton, mais comme on en a déjà vu mille fois. Oui il y a des zombies, mais dans un putain de centre commercial abandonné. Dont la caméra ne capte jamais la grandeur d’ailleurs, malgré l’apparent immense hall aux Escalators et poutres (de béton, pour un film d’horreur dans le béton tout est bon) écroulées.
La continuité dans la continuité
Bref, cette Terre brûlée n’est clairement pas un bon film, mais il assure parfaitement la filiation. Donc c’est toujours aussi agaçant d’absurdité, mais la promesse faite à la fin du premier épisode est tenue.
Mais il reste une double question à laquelle je ne sais toujours pas répondre : pourquoi conserver « labyrinthe » dans le titre alors qu’il n’y aura plus de ces labyrinthes (en VO comme en VF, et contrairement au livre qui est juste présenté comme « la suite de Maze Runner »), et pourquoi l’existence des labyrinthes, pour commencer ?