J’ai récemment acheté une trottinette électrique, une M365 de Xiaomi, LE modèle de référence qu’on voit partout actuellement. Je souhaitais l’utiliser pour me rendre à mon travail tous les jours, puisqu’elle me permet de faire le trajet en cinq minutes au lieu de quinze à vingt à pieds. Ce qui n’est pas un bien gros effort à première vue, mais après huit à dix heures de travail, debout, parfois dans le bruit ou au soleil, je n’avais plus trop envie de marcher. Bref, je me suis mis à la trottinette électrique et c’est cool. Le plaisir de la glisse, youhou…
…enfin, ce n’est pas très rassurant non-plus. Après un mois d’utilisation, je voulais résumer les problèmes que je rencontre au quotidien.
Les automobilistes (méga surprise)
De la même façon que les cyclistes, les utilisateurs de trottinettes électriques ont bien du mal à se faire respecter par les vroomeurs*. Si les cyclistes entendent fréquemment l’automobiliste paternaliste leur rappeler de porter le casque en les doublant, moi j’ai eu droit à la main sortie par la fenêtre pour me montrer le trottoir. Merci papa, commence par apprendre la loi : la trottinette électrique est interdite sur les trottoirs.
La voirie (côté trottoir : c’est MAL)
D’ailleurs, pour l’anecdote, si vraiment on voulait se ranger du côté des piétons, avec notre vélo ou notre trottinette : sur cette portion de route le trottoir s’arrête net quand la route devient un pont. celui-ci n’a pas de trottoir, seulement une petite bande surélevée de 40, peut-être 50 cm sur le bas côté, non goudronnée, pleine de cailloux qui flingueraient les pneus de pas mal de vélos ou trottinettes. Avec en plus un trou à l’une des extrémités, comblé par une plaque en métal rouillée et déformée que même à pieds je me sens obligé d’enjamber de peur de passer à travers (qui me pourrait me faire finir sur la voie ferrée… à moins que mon périple ne soit stoppé par les caténaires et leur haute tension… 🙄).
Durant la rédaction de cet article, ce problème de plaque a été réglé camouflé par une autre plaque, posée par dessus la première. Clairement pas adaptée aux vélos et trottinettes une fois de plus, mais c’est un faux problème comme leur place est sur la chaussée.
Pas de bateau non-plus au bord du trottoir avant le pont : une trottinette qui souhaiterait utiliser cette route en empruntant le trottoir devrait à l’arrivée sur le pont être portée à la main, et un vélo roulant sur le trottoir doit descendre un trottoir sans bateau pour continuer sur la route.
Voila, merci les automobilistes qui savent tout, votre idée était excellente. Et bien sûr, je n’ai pas besoin de vous le préciser mais une fois sur deux je me fais klaxonner, classique 🤷🏼♂️
*J’adore ce terme, mais il n’a pas encore d’orthographe clairement définie : vroomeur, vroomer ou vroumeur, espérons que nos amis de l’Académie française se penche vite sur le problème.
La voirie (coté route : là où vous devez aller)
Et oui, bien souvent les rues et routes françaises sont mal en point. On le sait, et même en voiture on se retrouve quelques fois à avoir peur pour notre Titine en voyant certains nids de poule se profiler à l’horizon. Alors imaginez sur une trottinette, avec ses toutes petites roues : le moindre petit trou dans la chaussée devient un danger.
Sur le chemin entre mon domicile et mon travail, j’ai notamment droit à cette jonction entre la route et un pont, passablement défoncée :
C’est d’autant plus problématique que ça m’oblige à me déporter sur le milieu de la route, avec le automobilistes derrière qui ne vont pas comprendre pourquoi je fais ça !
L’informatique des feux tricolores
Encore un truc ridiculement con : les feux rouges. Certains ne passent au vert que s’ils détectent une présence, à l’aide d’une boucle magnétique coulée dans le goudron : tout simplement, c’est du fil électrique enroulé en cercle, exactement comme dans un détecteur de métaux, mais en plus grand. Quand une bonne dose de métal passe dessus (une voiture…), le champ magnétique est modifié et l’électronique le détecte, demandant aux feux de passer au vert dès que possible. Sauf qu’une trottinette électrique, c’est trop petit : elle n’altère pas suffisamment le champ magnétique pour être détectée.
C’est tellement con : on exige de nous de rouler sur la route, mais la route ne nous voit pas ! Comment faire ? Je n’ai pas la réponse 🤷🏼♂️ Je suis dans l’obligation de griller un feu rouge ou de devenir piéton (ce qui veut dire s’arrêter sur le bord de la route pour soulever la trottinette et la déposer sur le trottoir, encore un truc difficilement compréhensible par l’automobiliste moyen (et je ne lui jette pas la pierre, c’est bien normal).
Quelques pistes (cyclables ?)
Comment améliorer les choses ? Beaucoup des problèmes que j’ai rencontrés sont comparables à ceux vécus par les cyclistes. Les trottinettes électriques étant autorisées sur les pistes cyclables, et la mode post-confinement 2020 étant à l’augmentation de celles-ci, il faut à tout prix penser à multiplier les voies dédiées aux véhicules légers et aux piétons. Tout est encore à faire dans ce domaine, et on aurait tout à gagner à encourager au maximum les alternatives à la voiture : les vélos, les vélos électriques, les trottinettes en tous genres et autres véhicules individuels mais peu encombrants. L’avenue que je prends est en 2×1 voie, mais depuis sa création il est prévu d’en faire à moyen terme une 2×2 voies. Il serait tellement plus sain, sensé et logique d’aménager une large avenue piétonne / véhicules léger le long de la route actuelle plutôt que d’encore augmenter l’espace dédié aux automobiles, qui va naturellement appeler encore plus de voitures et compliquer la vie des habitants du quartier qui auront encore plus de mal à traverser la rue quand le bonhomme est vert (d’autant que quand vous roulez sur une deux fois deux voies, vous avez encore plus tendance à passer à l’orange ou au rouge tout frais en vous disant que c’est un boulevard pour les voitures et que les piétons n’ont rien à faire là).